Ecrit par ALaure / vendredi 30 décembre 2005
Noël est une excellente occasion de compléter sa bédétèque. Cette année, mon frère m’a offert les trois volumes de BlackSad. Le dernier tome, Âme Rouge vient de paraître et il jouit déjà d’une excellente critique. Toute l’originalité de cette série réside dans ses personnages, tous à têtes d’animaux, réprésentant dans une métaphore à peine voilée, les différentes origines de l’Homme.
John Blacksad est un détective privé désabusé, probablement ancien flic, mais c’est surtout un chat noir. La poisse semble lui coller à la peau. Dans le premier tome (Quelque part entre les ombres), notre chat noir enquête sur le meurtre d’une ancienne maîtresse. C’est un polar sombre, qui nous plonge dans les Etats Unis des années 70 et les relations d’une starlette avec le milieu de la pègre. La police tente de l’écarter, puis d’étouffer l’affaire, mais le détective n’en démord pas, on ne tue pas les meilleurs souvenirs de sa vie impunément. Et quand on l’énerve, Blacksad sort les griffes.
Dans le deuxième tome, John Blacksad est engagé par une institutrice pour retrouver une élève noire disparue. Actic-Nation évoque le racisme et la xénophobie sur fond de couleur du pelage. Un bout de museau blanc ne suffit pas pour faire d’un chat noir, un élu pour la nation arctique que certains tentent de mettre en place. Nous sommes toujours dans les années sombres américaines, au milieu de la lutte entre la sélection des races et quelque idéalistes qui luttent pour créer un monde meilleur, en couleurs.
Dans le troisième et dernier tome (à ce jour), Âme Rouge, John Blacksad se retrouve cette fois-ci embarqué à la suite d’un ancien mentor dans une sale affaire d’élistisme. Douze génies (scientifique, écrivain, peintre ou compositeur) forment un club très fermé jusqu’à ce que l’un d’eux soit mystérieusement assassiné. Blacksad enquête et ses pas vont le ramener à l’époque du nazisme. Pourtant dans la noirceur ambiante, la très séduisante écrivain Alma Meyer va peut-être lever la malédiction qui semble coller à notre chat noir.
Les auteurs espagnols Diaz Canales et Juanjo Guarnido réussissent ici un coup d’essai et un coup de maître. La série est originale et rien ne vient gâcher ce moment savoureux. Les dessins sont superbes et les expressions sont singulièrement humaines. Les décors sont soignés et les textes agrémentés de touches d’humour. Vous l’aurez compris, je suis déjà une inconditionnelle et j’attends le tome 4 avec impatience.
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