Fred et Fred(e) (Bernard Campan et Léa Drucker) sont mariés depuis 10 ans, ils ont un adorable petit Arthur et passent cette année encore les vacances estivales, dans la maison familiale de la Drome, entourés de toute la smala. Un soir, ils invitent à dîner Hugo (Charles Berling), le voisin. Alors que le beauf’ enchaînent les blagues lourdes, Hugo se déclare pédé. Le climat de la soirée et de l’été va changer. L’occasion pour Fred et Hugo de discuter jusqu’à l’aube. Ils confrontent leurs points de vue sur l’amour, le couple, la vie, la mort et bien sûr : l’homosexualité.
L’homme de sa vie est un film contemplatif, le long du chemin intérieur de ces deux hommes. Il n’y a pas d’action (sauf les scènes de courses à pied), beaucoup de plans fixes, des dialogues et des silence. La mise en scène est très particulière. Chaque événement de l’été est ramené sans cesse à la fameuse soirée jusqu’à l’aube, dans un ordre presque aléatoire, non chronologique. Tout est étroitement lié à la musique, comme ce petit cabanon entre les deux maisons. La scène du tango est une de mes préférées. Certaines scènes sont revues trois, quatre fois sous un angle différent. Du point de vue de chacun des personnages. C’est un peu surprenant mais on se fait très vite à ce mode de narration.
Le scénario de Zabou Breitman donne à Bernard Campan un très beau rôle de composition, certainement difficile mais le challenge est relevé sans accroc. Charles Berling quant à lui est sublime. Beau dans tous les sens du terme. Hugo se veut libre, complètement détaché de tout et lutte frénétiquement pour garder cet état. De la première à la dernière scène, il ne veut donner aucune concession à l’amour.
C’est un film à la fois romantique et qui fait réfléchir. La réalisation est très originale, par flash-back et les cadrages sont vraiment travaillés. Comme la très belle transition du microscope à la vue aérienne. Avec de très bons seconds rôles : du petit Arthur à la grand mère, en passant par Fred(e), l’oncle et la jeune fille au-pair. A voir, si on veut.
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