La Lune seule le sait
Ecrit par ALaure / jeudi 16 février 2006D’après le quatrième de couverture, Johan Heliot est l’un des auteurs SF Français du moment. Alors lançons-nous : partons donc sur la Lune ! Ce roman est du genre steampunk, c’est-à-dire un récit de science-fiction mais qui se passe au XIX°. La période de la révolution industrielle est en effet propice à la création de pléthores de monstres, alliages de chair et de mécanique.
Ici, l’histoire se passe bien au début du XIX°. Napoléon III cherche à suivre l’exemple de son illustre oncle en annexant l’Europe quand apparaît dans le ciel de Paris, venue de la Lune, une nef extraterrestre, mi chair, mi métal et pilotée par une intelligence extra-humaine. Une alliance avec les sélénites se noue, les ingénieurs français perfectionnent la symbiose vie/métal pour des vaisseaux spatiaux de guerre et la conquête de l’espace devient alors possible au tyran.
Pour moi, l’originalité du roman réside dans ses références. Prenez le personnage principal, par exemple, ce n’est autre que Jules Verne. Dans ce passé alternatif, l’auteur à succès a imaginé bon nombre de vies, d’aventures et de lieux tous plus exotiques les uns que les autres, et il se retrouve lui-même propulsé dans une folie qui dépasse son imagination, pourtant débordante.
Mais l’auteur ne se contente pas d’utiliser l’image de Jules Verne, il cite aussi ses contemporains : Louise Michel en porte parole des insurgés contre la tyrannie napoléonienne, Gustave Eiffel en maître absolue du travail sur métal, mais aussi les frères Gallimard qui publient des pamphlets à donner sous le manteau, Rimbaud et Verlaine, le couple maudit exilés dans les îles, Emile Zola et les autres.
Au final, j’ai bien aimé ce roman, même si je ne suis pas une inconditionnelle de la SF en général. C’est bien écrit, ça se lit vite et on passe un bon moment.