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Archives pour octobre, 2003

Sous les tropiques

Ecrit par ALaure / lundi 20 octobre 2003

Aujourd’hui, levé 6h pour Katherine. C’est à la fois le nom de la ville, de la rivière et des gorges de la rivière, nous y serons ce soir. Avant ça, notre étape déjeuner nous conduit dans le plus vieux pub des Territoires du Nord à Daly Waters (1930).

Daly Waters pub

Dans l’après-midi, le temps devient vraiment tropical : une chaleur moite assez pénible. Dès qu’on sort du bus climatisé — et muni de ceintures de sécurités passagers « obligatoires », ce qui est un peu surprenant au début —, on devient tout transpirant après trois pas. La halte aux sources thermales de Mataranka est donc la bienvenue. Il doit faire plus de 40 dehors et l’eau où nous nous baignons doit être à près de 28. L’eau est très peu soufrée et parait chaude, c’est pourtant rafraîchissant.

Nous sommes dans le parc national de Elsey. Les sources venant d’une nappe souterraine produisent une rivière et une oasis au milieu du désert. Un petit bassin a été aménagé pour la baignade. Nous nous baignons au milieu de palmiers géants, encombrés de leurs grappes de chauves souris (géantes aussi) et des toiles d’araignées… géantes !

Mataranka

Nous faisons aussi un petit tour dans la rivière, pas très loin, à peine 100 m, juste le temps de prendre des photos et hop, on sort ! Le guide, Tex, nous a tellement raconté d’histoires avec des crocodiles, que les panneaux indiquant que la rivière n’est ouverte à la baignade que si les gardes sont sûrs que les crocodiles d’eau douce — inoffensifs pour l’homme… il mordent juste un peu pour dire de quitter leur territoire 😉 — ont du mal à nous rassurer !

Ce soir nous campons à Katherine. Il menace de pleuvoir, un peu comme hier, alors j’espère que c’est en tente et pas en swag ! Demain, descente des gorges en canoë 🙂

Ananas

Ecrit par ALaure / lundi 20 octobre 2003

Les tours que je fais ne sont pas des tours gastronomiques. Les repas sont le plus souvent des sandwiches ou des plats simples : pommes de terre, pâtes, riz et poulet la plupart du temps. Tout le monde doit participer à l’élaboration des repas et au nettoyage.

A midi, la plupart du temps, on dispose des tanches de pain de mie ou des pitas, de la salade, des crudités et des tranches de corned beef par exemple. Et chacun se fait son sandwich.

Ananas Au milieu des ingrédients disponibles, on trouve bien sûr de la betterave, mais aussi de l’ananas. Les australiens sont fous d’ananas et en mettent partout : sandwich jambon-ananas, pizza à l’ananas, partout ! Autant, je me suis faite à la betterave, autant la pizza ananas a du mal à passer, et je ne parle même pas du hamburger steak-oeuf-fromage-ananas 🙁

Stuart Highway

Ecrit par ALaure / dimanche 19 octobre 2003

Ce matin départ à 6h pour le Top End et Darwin. Il faut faire 17000 Km en trois jours sur la Stuart Highway qui traverse l’Australie de sud au nord, et relie Adélaïde à Darwin.

Sturat highway Au début, ce n’était qu’un chemin reliant les stations de télégraphes entre elles. Pendant la deuxième guerre mondiale, l’Australie a craint une invasion japonaise au nord et a réquisitionné ses véhicules pour le smasser sur la frontière nord. Pour cela, ils ont construit une vraie route, aujourd’hui nommée Stuart Highway en l’honneur de Mr Stuart, célèbre explorateur du centre de l’Australie.

Le matin est frisquet et à la sortie de Alice Springs, le passage du Tropique du Capricorne ne me fait pas plus d’effet que le Pôle Nord en Norvège. Un monument est posé au bord de la route et un panneau nous annonce que le passage du Tropique nous fait gagner deux degrés…

Devil's marbleDeuxième étape intéressante : Devils Marble, les diables de granit. C’est une formation rocheuse de blocs ronds de granit posés les uns sur les autres. La légende aborigène raconte que c’est un dieu-serpent arc-en-ciel qui y a laisse ses œufs. Des esprits démoniaques hantent encore les lieux. Et l’un des bloc fracturé en deux représente un oeuf éclot, dont le dieu-serpent Lyru est sorti. Celui-là même qui a laisse des traces sur le Rocher Uluru.

Road-train La route borde toujours le désert de sable rouge et de bush, mais au fur et à mesure la végétation devient plus verte, plus haute et plus dense. Les termitières deviennent aussi beaucoup plus grosses et plus hautes.

On voit aussi quelques road-trains, ces camions à trois ou quatre remorques qui sillonnent l’Australie. On passe au dessus de la voie ferrée qui relie Adélaïde à Darwin, une ligne droite infinie qui se perd à l’horizon dans le désert.

Troisième étape dans la mine de Tennant Creek pour une visite guidée intéressante. Le sol de cette région contient de l’or en grandes quantités. Cet or est particulier de part son mélange avec d’autres métaux (ne me demandez pas lesquels…) qui le rend facile à extraire. La mine où nous allons est désaffectée depuis seulement 3ans. Un peu plus loin dans désert une région de plusieurs mines continue à produire et ce depuis plus de 100 ans. J’ai découvert que les mineurs sont aussi superstitieux que les marins. Une femme sous terre porte malheur. Pourtant, les entrepreneurs préfèrent de loin les femmes pour conduire les engins chers, elles diminuent notablement les coûts de maintenance 😉

La halte du soir nous emmène à Banka Banka, un élevage de bétail et un camping pour nous. Nous grimpons tous la colline pour photographier le coucher de soleil et redescendons très vite, pris sous un déluge. La pluie est arrivée d’un coup et on est tous trempés en moins de deux. Certains vont prendre leur douche sous l’arrivée d’eaux de pluie collectées des toits, ça coule à torrent ! Cette nuit est sous tente, heureusement !!!

France – Japon

Ecrit par ALaure / dimanche 19 octobre 2003

Hier soir, on s’est retrouvés avec Capucine et Stéphane pour voir le match France – Japon dans un bar autour d’une bière. Une simple formalité, de mémoire : 59 – 22 pour la France 🙂 On a ensuite retrouvé les autres du tour pour la pizza party de fin séjour. Avec Capucine, on a goûté la boisson locale : un Aussie-Afro, mélange de rhum australien (Aussie) et de coca (Afro). Pas mal du tout. 😀

Désert

Ecrit par ALaure / dimanche 19 octobre 2003

Demain je quitte le désert du centre de l’Australie pour le nord plus tropical. Trois jours de bus pour couvrir les 1700 kilomètres qui séparent Alice de Darwin. Je ne regrette pas du tout d’avoir changé mon parcours, je crois que deux jours pour faire la même chose auraient vraiment été très courts.

Par contre, je suis très surprise de constater que le site d’Uluru figure sur toutes les cartes postales d’Australie. Et pourtant, c’est loin d’être le plus impressionnant ou le plus surprenant des paysages de la région. J’ai beaucoup plus apprécié Kata Tjuta et Kings Canyon par exemple. Enfin voila, pour le moment mes vacances sont géniales, pourvu que ça dure 😉

Kings canyon

Ecrit par ALaure / samedi 18 octobre 2003

Aujourd’hui, levé à 5h seulement pour partir vers 6h. La journée s’annonce très chaude, il fait déjà plus de 20 degrés a 6h ! On attaque la randonnée de 8 Km vers 7h et le thermomètre indique 24. Heureusement qu’une fois encore on marche à la fraîche.

Kings Canyon

Troisième jour, troisième paysage enchanteur. Cette fois, la randonnée nous emmène dans un canyon, formée d’une faille géologique et non pas due à l’érosion d’une rivière — c’est pour ça que le Grand Canyon américian n’est en fait qu’une gorge !—. Après une montée plutôt raide, on descend vers une oasis paradisiaque. La roche imperméable du sous-sol permet de conserver un puits d’eau permanent et la faune et la flore abondent. Lysa nous indique une sorte de fougère millénaire. L’espèce date de la préhistoire et un petit plant de 30 cm a 70 ans. Et un plant femelle met 300 ans à devenir fertile !! Mais les touristes aussi, ce qui gâche un peu le site… et il faut tout protéger srucpuleusement. Si chacun goute au tabac et la marijuana du désert, il ne va pas rester grand chose aux kangourous !

La visite se poursuit par le sommêt d’où on peut observer des éboulements gigantesques. Il commence à faire très chaud et j’ai déjà avalé presque toute ma bouteille d’1,5L et fait des tonnes de photos. On arrive enfin au bus et le thermomètre indique 37, il n’est que 10h30 !!! Plus tard dans la journée, on est montés a 43. Heureusement, on faisait les 400 Km de retour a Alice dans le bus climatise, donc je n’ai pas trop souffert. Un aperçu de canicule et de désert : mon été a moi… je suis aux anges 🙂

Belle étoile

Ecrit par ALaure / samedi 18 octobre 2003

Les deux nuits de campement sont dans les complexes touristiques du parc national. Mais notre formule est la plus « nature ». On dort tous à la belle étoile dans des « swag » qui est parait-il un acronyme de « Sleeping With An Aussie Guard ». C’est ne fait un ensemble, matelas, grosse toile huilée qui permet de mettre le duvet à l’abri de l’humidité.

Autant le désert est chaud la journée, autant la nuit peut-être très fraîche. Elle nous retrouve assis autour du feu de camp à bavarder, puis couchés dans nos swags, à regarder les étoiles au dessus de nous. Et puis dodo, demain, on se lève a 4h15 pour observer le lever de soleil sur Uluru.

Pour ma part, je trouve la formule excellente. C’est la première fois que je dors à la belle étoile à côté d’un feu de camp et ça a un côté magique. Et je n’ai pas craint les animaux, malgré Lysa qui nous racontait que certains guides ont retrouvés des pythons dans leur swags certaines nuits chaudes, ou encore, qui nous enjoignait de jeter les restes de nourriture au feu pour ne pas attirer les dingos. Grande expérience !!!

Lignes chantées

Ecrit par ALaure / vendredi 17 octobre 2003

Notre guide possède une assez bonne connaissance de la culture aborigène pour avoir travaillé dans leurs communautés pendant plus d’un an. Elle nous a expliqué pas mal de choses, légendes, manières de survivre dans le désert avec la faune et la flore. Le centre culturel de Uluru est aussi très intéressant. J’ai découvert comment les hommes faisaient leurs sculptures de serpent très réalistes, et superbes.

L’histoire qui m’a le plus marquée est celle des lignes de chansons. Les aborigènes ne possèdent pas de cartes écrites de leur territoire. Pour eux la connaissance du terrain est une connaissance ancestrale qui se transmet de génération en génération. Leur carte à eux, est une chanson. Une chanson qui raconte les points d’eau, les plantes à consommer ou à éviter, les zones giboyeuse et surtout, comment passer d’un point un autre. Cette chanson est apprise par les garçons pendant leur période d’initiation. La punition pour faillir au test est une flèche plantée dans la jambe. Ca parait effroyable, dit comme ça. Mais il faut bien comprendre qu’on est au milieu du désert et que la survie du groupe est vitale et passe par la mémorisation exacte des points d’eau et de nourriture. Si un homme échoue à guider son peuple, en oubliant un couplet de chanson, le groupe entier peut perdre son chemin et ainsi mourir de faim, ou se retrouver da un territoire étranger et déclencher une guerre.

La connaissance de ce peuple en matière de survie est absolument incroyable. Ils ont une parfaite maîtrise de la flore locale. Quelle plante est mortelle, comment préparer cette graine, quelle plante cache dans ses racines des vers blancs avec chacun autant de protéine que 4 cotes de porc… Mais aussi le tabac et la marijuana du désert qui bloquent les sensations de soif et de fais pendant les longues marches. Absolument fabuleux !!!

Kata Tjuta

Ecrit par ALaure / vendredi 17 octobre 2003

Ce matin, lever à 4h15 pour partir a 5h15 et avoir une chance d’observer le lever de soleil sur Uluru. J’ai été un peu déçue. Non seulement il faisait assez froid, mais en plus, ayant laisse mon pied photo en France en juillet, il m’est difficile d’avoir un beau rendu des couleurs. Enfin, on verra bien au développement !

Kata Tjuta (the Olgas)

Ensuite direction Kata Tjuta (the Olgas), un lieu encore plus sacré pour les hommes Anangus que Uluru, ou se passent les rituels de punition. Partir tôt nous permet de faire la balade à la fraîche, et c’est tant mieux. On entame nos 8 Km de randonnée vers 7h00. Le paysage est cette fois beaucoup plus impressionnant à mon avis. Là encore, on trouve des oasis au milieu du désert et une flore abondante. Notre guide nous explique la formation du lieu on termine à 10h, après avoir déjà bu au moins 1,5 L d’eau. Il commence à faire très chaud et on rejoint avec plaisir le bus climatisé. Direction le centre culturel d’Uluru et ensuite en route pour le campement de Kings Canyon, à 320 Km.

Uluru

Ecrit par ALaure / jeudi 16 octobre 2003

Départ a 6h pour le désert. La guide (Lysa) passe nous prendre un à un à nos hôtels. Dans le bus, nous sommes 13 et je retrouve deux français, Capucine et Stéphane. Stéphane était cameraman pour France 3 Bourgogne avant de venir en Australie. Ses conseils de prise de vue sont les bienvenus et je peux enfin faire faire des photos du paysage avec moi dans un coin, en étant sûre d’un excellent résultat ! Sans parler du petit film qu’il tourne sur nos 3 jours.

Notre route nous mène aujourd’hui à Ayer’s Rock ou la montagne sacrée des aborigènes : Uluru. Il y à 450 kilomètres à parcourir et une première halte se passe à la ferme des dromadaires. Ces animaux ne sont pas originaires d’Australie, mais ont été importés par les premiers colons au XIX siècle. Avec l’arrivée de l’automobile, la plupart ont été relâchés et on en aperçoit certains redevenus sauvages.

Uluru (Ayer's rock) L’après-midi est consacrée à la visite du site d’Uluru, dans la parc national d’Uluru – Kata Tjuta. Un cinquième du Territoire du Nord a été rétrocédé aux aborigènes à la fin du XXème siècle. Le parc est donc la propriété intégrale des aborigènes (Anangus) et un conseil de 10 siège pour le régir au mieux. Six d’entre eux sont des aborigènes, les 4 autres, des scientifiques occidentaux. L’Australie est en effet divisée en 350 pays aborigènes qui ont chacun leur propre langue. Ces derniers occupent le sol australien depuis plus de 20 000 ans.

Deux pays se partagent Uluru en temps que montagne sacrée. Leurs croyances racontent par exemple que certaines particularités de la roche sont des stigmates des aventures de leurs dieux, créateurs de toute chose du temps où la terre était plane. Pour eux, l’escalade du Rocher est une offense très grave à comparer à la profanation d’une église pour un catholique. Pourtant tous les ans, des milliers de touristes gravissent la pente rude et dangereuse et certains y laissent la vie malgré les multiples recommandations des gardes du parc national.

Pour ma part j’ai choisi de faire le tour du Rocher : 8 kilomètres de balade facile et sympa. On y découvre la flore très riche dans cette partie du désert. La guide nous accompagne pour un kilomètre supplémentaire avec force détails sur les peintures rupestres et l’histoire des aborigènes. Beaucoup de lieux sont interdits à la visite et même à la photographie. Les Anangus pensent en effet que la photo est une partie du Rocher et si les touristes partent avec les photos des sites les plus sacrés, encore utiles de nos jours aux séances initiatiques ou aux rituels, alors une partie des dieux part avec eux.

La visite se termine, on s’éloigne pour observer le coucher de soleil sur le Rocher. Les couleurs sont très intéressantes, la roche passe du rouge au pourpre et à l’orange. L’endroit est plein à craquer de touristes qui fêtent la fin du jour, une flûte de pétillant à la main. Petit moment magique quand le soleil disparaît. Mais l’endroit n’a pas encore révélé tous ses secrets. Il fait 3 kilomètres de long, 2 de large et 9 de circonférence. Pour la profondeur sous terre, les géologues ont atteint la limite de leur équipement, soit 7,5 Km avant la fin de la roche ! Le soleil est couché, on rentre au campement.